Dans ce temps de privations de libertés, sous des prétextes politiques variés et au nom des « urgences » qui se succèdent, une parole énigmatique du Christ nous revient sans cesse : « Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Luc 18,8. Cette interrogation du Christ vient juste après avoir déclaré : « Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. »
La foi en Christ est bien le « marqueur » de ses disciples car « La foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère, et de connaître des réalités qu’on ne voit pas » He 11, 1. Les yeux de
la foi sont
donc capables de voir l’invisible et le cœur du croyant peut espérer au-delà de toute espérance, précisément comme Abraham, dont Paul dit dans la Lettre aux Romains qu’« espérant contre toute espérance, il a cru » Rm, 4, 18. La foi et l’espérance sont si proches !
« Par la foi, Abraham quitta l’Egypte sans craindre la colère du roi et en homme qui voit celui qui est invisible, il tint ferme. » He 11,27. Ainsi le disciple du Christ, à la suite d’Abraham voit dans l’invisible la promesse et l’action de Dieu. Voilà la belle condition spirituelle du disciple : il accepte de tout vivre avec le Seigneur, sous le signe de sa bénédiction invisible mais puissante.
De même à l’écoute de la promesse de Dieu selon sa Parole, Abraham a vu sa descendance dans l’invisible, malgré la stérilité de Sara et leur vieillesse, sans la voir présentement. Abraham ne tomba pas dans le doute et la désespérance du visible présent : il trouva sa force dans la foi et rendit gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que « Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis »
Que signifie cela pour nous ? Lorsque nous affirmons : « Je crois en Dieu », nous disons comme Abraham : « J’ai confiance en toi ; je m’abandonne à toi, Seigneur », mais pas comme à quelqu’un à qui avoir recours uniquement dans les moments de difficulté ou à qui consacrer certains moments de la journée ou de la semaine. Dire « Je crois en Dieu » signifie fonder sur Lui ma vie, faire en sorte que sa Parole m’oriente chaque jour, dans les choix concrets, jusqu’à peut-être la persécution pour ma foi. C’est mon existence personnelle qui doit être transformée avec le don de la foi, c’est mon existence qui doit changer, se convertir.
Paul se réjouit d’être faible dans ce monde visible, car à cause de sa foi, il est fort dans l’invisible : « Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. Me voilà devenu insensé… » 2 Co 12, 9-11.
Le paroxysme de la foi qui tient bon en voyant l’invisible se réalise au moment de la persécution des chrétiens. Car si le Maître a été persécuté, plus de 200 millions de chrétiens subissent aujourd’hui la persécution dans 73 pays au monde ! Ainsi celui qui est le Premier et le Dernier, celui qui était mort et qui est entré dans la vie, montre l’invisible à L’Eglise de Smyrne dans le Livre de l’Apocalypse au chapitre 2 : « Je sais ta détresse et ta pauvreté ; pourtant tu es riche ! Je connais les propos blasphématoires de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas : ils sont une synagogue de Satan. Sois sans aucune crainte pour ce
que tu vas souffrir. Voici que le diable va jeter en prison certains des vôtres pour vous mettre à l’épreuve, et vous serez dans la détresse pendant dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie.
Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Le vainqueur ne pourra être atteint par la seconde mort. » Amen !
Le conseil d’Alleluia-France vous bénit !